Par Joan le 17 janv. 2016, 16h12
Vous ouvrez un œil. Vous ouvrez le deuxième. Puis les deux simultanément … Ah nan, c’est pas possible ça. On referme les yeux. On fait rapidement l’inventaire de ce qui va et ne vas pas :
- Deux jambes ? Okay.
- Deux bras ? Check.
- Une barre au milieu de la tête ? Comment elle est arrivée là celle-là …
- Foie ? En piteux état.
- Estomac ? Inexistant … Oh purée si ! Où sont les toilettes ?
« Oh, je veux mouriiiir … », vous gémissez comme une larve crevée dans votre lit. Vous remuez doucement mais chaque mouvement est accompagné d’une nausée multipliée exponentiellement par un chiffre à l’infini proportionnel à la distance que votre estomac a parcouru. Ça ne veut rien dire mais … un lendemain de cuite, on dit rien de plus cohérent que la vieille complètement bourré en soi.
Et oui, nous sommes le 1er Janvier, bienvenue pour votre première cuite de l’année !
« Plus jamais … ». On l’a tous dit, et on le dira encore. Mais sachez que jamais, au grand jamais, on ne prendra cette phrase au sérieux. Pourtant, ce ne serait pas de trop ! Vous reprenez un peu vos esprits et vous commencez à faire le tri dans votre soirée.
- Où ? La cave, le repère idéal pour des Serpentards qui veulent fêter dignement le Nouvel An.
- Quand ? Vous êtes arrivé(e) vers 20h. Et après, c’est le black-out complet … Une vraie catastrophe.
- Avec qui … ?
Mais qu’est-ce que vous avez fait ?
Scénario 1. Vous êtes un(e) Serpentard(e) bien sage, vous avez bu un mauvais cocktail et vous êtes allé(e) vous coucher immédiatement après avoir dit « Bonne année » gaiement à tout le monde.
Scénario 2. Ça ne s’est pas du tout passé comme ça et vous commencez à vous ronger les ongles d’angoisse.
Votre enquête commence dans les poches de votre jean, que vous portez toujours d’ailleurs. Un ticket de boisson, deux tickets … trois tickets … quatre tickets … oh purée, mais il y en a combien comme ça ? Second reflexe, votre bourse d’or. Légère … Drôlement légère. Mais le pivert qui vous scie le crane à coup de bec vous recommande de remettre votre comptabilité à plus tard.
Alors vous vous levez du lit, votre haleine manque de vous achever dès que vous ouvrez la bouche et vous commencer à faire la liste des choses essentielles à votre survie : trouver une douche, boire un jus de citrouille, trouver une brosse à dent, piquer le foi d’un Gryffondor, et commander un cheeseburger. Pas nécessairement dans cet ordre d’ailleurs ! Vous vous levez en quête de votre dignité et vous trainez hors des dortoirs quand, le grand moment que vous redoutez le plus est arrivé plus vite que vous aux toilettes tout à l’heure : le camarade moqueur.
« Ahhh, t’es enfin levé(e) ! Bienvenue parmi les vivants ! C’était drôle hier !! HAHAHAHA !! »
Et il s’en va, vous laissant en plan en haut de l’escalier avec votre air débile et vos questions dans le vent."Fils de &@è#". Oh purée, les escaliers. Oui, va falloir en discuter de ces escaliers parce que malheureusement, la descente n’est pas négociable. Allez, un pied après l’autre, ça va le faire … Pas deux fois le même pied, non ça marche pas comme ça ! Le pas un peu plus léger s’il vous plait … Et voilà que toute la salle commune vous a entendu débouler. Oui, y’a pas d’autre mot quand une baleine se déplace en roulant dans les escaliers ! C’est pas faute de vous filer un coup de main pourtant !
On y est. Le premier face à face avec la réalité est arrivé. On sourit en vous voyant, certaines pouffent de rire et d’autres tapotent votre épaule.
Scénario 1. Vous avez vraiment une sale gueule et c’est amplement suffisant pour faire l’animation de la journée.
Scénario 2. Vous avez du les épater hier soir en faisant un truc hyper cool.
Scénario 3. Si, si … Vous avez du faire quelque chose hier soir. Regardez pas vos pieds, ils connaissent pas la réponse. Le plafond non plus ! Il va falloir aller discuter avec vos amis là. Mais, passez par l’étape « brosse à dent » avant, ce serait gentil pour eux.
Vous voilà à peine plus frais que tout à l’heure, limite vaseux et surtout agacé par ce maudit piaf qui fait le tour du propriétaire là-haut dans votre caboche. C’est pas agréable ? ET BAH FALLAIT PAS BOIRE !
Bien. Revenons-en à nos moutons : vos amis.
Subtilité tentative n°1
« Hey, c’était sympa la soirée hier hein ? ». Okay, jolie tentative.
« Ouais, quelle ambiance ! J’avais jamais autant rigolé ! »
Subtilité tentative n°2
« C’était quoi ton meilleur moment ? »
« Ah bah, comme tout le monde ! Quand on s’est mis à danser, c’est devenu un vrai carnage ! Haha ! » Oh purée, il y a des insultes qui se perdent.
Impatience étape n°1
« Comment ça ? »
« Oh … dis donc … T’aurais pas un trou de mémoire toi ?! »
Phase finale : agacement
« SI ! Donc partage l’info et magne toi ! »
Après une ou deux crises de rire non-partagées avec votre amie, qui ne devrait visiblement pas le rester longtemps, la rumeur de votre trou noir à déjà commencé à faire son chemin et vous apprenez finalement à vos dépens que la danse n’est pas votre fort. Pas après un shot, encore moins après deux, et surtout pas après le troisième. D’autant plus debout sur une table.
Vous froncez les sourcils et vous frottez la tempe devant votre jus de citrouille bien frais. Celui là même que votre estomac envoie se faire voir depuis déjà un quart d’heure mais maintenant que vous êtes assis devant, vous êtes mieux que debout à tituber donc vous restez là à le regarder. En descendant jusqu’à la Grande Salle, vous avez croiser un(e) serpentard(e), d’un an plus jeune que vous, et qui vous a fait un clin d’oeil en vous touchant le bras. Ce moment où vous vous dites :
- C’est quoi son prénom ?
- D’où on se connait ?
- Qu’est-ce qu’il s’est passé BORDEL ?
- Merde, j’ai oublié de regarder si il/elle était sexy (et non, vous ne tournerez pas la tête avec un estomac dans cet état là)
Qu’on se rassure, vous vous êtes réveillé(e) dans votre lit, tout(e) seul(e) et habillé(e) ! Ça peut donc pas être si grave.
Sur le chemin, vous êtes tombé(e) nez à nez avec votre Directrice de Maison, Xania. Vu sa tête, il semblait que vous partagiez un grand mal en commun ce jour là. Et malheureusement pour vous, ça ne l’a pas rendu de meilleure humeur car vous avez écopé d’une heure de retenue, pour “le motif que vous savez !”. Hum. Très arrangeant.
Et comme rien ne va mieux et que vous n’êtes toujours pas plus avancé(e), vous décidez de retourner gentiment dans votre lit, seul fidèle ami que vous ayez réellement au final. Et puis, arrivé(e) dans votre chambre, vous tombez sur un lot de photos Polaroïds tombées au pied de votre malle. Et sur celles-ci … « Et meeerde ... »
Signé Votre Conscience.