Où es-tu ?

Participation au concours.

La veille d’Halloween, Dobby faisait, seul, le ménage dans une des plus hautes tour du château. D’ordinaire, il était accompagné par quelques collègues. Mais ce soir, tous les elfes avaient quitté le château. Une légende racontait qu’un elfe surpris à travailler le jour d’Halloween serait immédiatement changé en poussière et avalé par les démons de l’Enfer. Après le dîner, quand les assiettes étaient propres et les couverts rangés, ils avaient donc tous transplanés pour ne pas avoir à travailler. Tous sauf… Dobby. L’elfe ne croyait pas à cette stupide légende et maintenant qu’il avait obtenu un travail, rien ni personne ne le ferait quitter la place. Alors qu’il époussetait un tableau, découvrant derrière une horrible araignée tissant sa toile, minuit sonna. Un éclair traversa le ciel pourtant sans nuages, illuminant un bref instant l’intérieur de la tour. Dobby fut surpris, lâchant son plumeau. L’horloge de l’école continua de sonner jusqu’au douzième coup. L’elfe se pencha pour rattraper le plumeau quand un treizième coup sonna.

Un nouvel éclair illumina le ciel, qui était maintenant aussi noir que le charbon. La pluie se mit à tomber sur le parc de Poudlard et le vent se leva. En quelques secondes, une affreuse tempête s'abattit sur le château. Les murs de la tour tremblaient. Les planches craquaient dans un vacarme assourdissant. Une fenêtre se brisa, laissant entrer une vague de froid qui éteignit aussitôt le feu qui crépitait pourtant avec intensité dans l’âtre quelques minutes plus tôt. Dobby se cacha sous un grand bureau en bois massif, grelottant, malgré la demi-douzaine de caches-théière qu’il portait. Un hurlement glacial emplit l’intérieur de la tour. C’en était trop pour l’elfe. Oubliant qu’il avait des pouvoirs, il dévala les escaliers, déboulant dans les couloirs.

Le château avait bien entendu été entièrement décoré pour Halloween. Des citrouilles éclairées étaient suspendues à chaque plafond, des rats se faufilaient sur les tapis, des toiles d’araignées recouvraient chaque tableau et bien plus… Dobby trouvait la décoration réussie mais cette nuit, elle le terrifiait. Il jetait des coups d’oeil vers l’arrière pour s’assurer de ne pas être suivi. Des toiles d’araignées s’emmêlaient sur son plumeau qu’il tenait toujours fermement, comme seule arme contre l’inconnue. Le tonnerre continuait à l’extérieur mais le bruit était si fort que Dobby s’attendait à voir une partie de la toiture s’écroulait à chaque instant. Les plafonniers tombaient les uns après les autres. Certains tableaux se décrochaient même des murs. Dobby hurlait à n’en plus finir. Jamais les couloirs ne lui avaient paru aussi longs !

Il poussa enfin la lourde porte du château, quittant ainsi l’école hantée. Mais les éclairs redoublèrent d’intensité, frappant au sol partout autour de l’elfe. Les citrouilles du parc grossirent à vue d’oeil, leur bouche ouverte s’ouvrant en d’infinis abîmes. Le vent apportait le bruit de rires machiavéliques qui s’intensifiaient. La foudre avait enflammé la pelouse de Poudlard : les flammes encerclaient l’elfe et la pluie semblait attiser davantage le feu. Alors, les racines prirent vie et sortirent de la terre pour agripper les frêles chevilles de Dobby, pourtant vêtu de ses plus belles chaussettes difformes et dépareillées. Il était pris au piège. La citrouille la plus proche avait tellement grossi qu’elle ne se trouvait plus qu’à quelques mètres de l’elfe. Sa bouche était tellement grande que l’elfe ne pouvait plus voir où elle s’arrêtait. Il allait être mangé, au beau milieu de la nuit, sous une tempête d’une puissance inouïe, par une citrouille carnivore. Il hurla à nouveau d’un cri suraigu, lâchant son plumeau pour se couvrir les yeux.

Alors, ses bras commencèrent à se changer en poussière et un gouffre béant, menant droit en Enfer, s’ouvrit à ses pieds. Tout se passa très vite. Quelques secondes plus tard, le gouffre s’était refermé. Les citrouilles avaient repris leur forme habituelle, les racines étaient rentrées dans le sol. Le vent cessa, les nuages et la pluie disparurent. Les rires effrayants s’évanouirent. De cette horreur, seul le plumeau subsistait. Personne à l’école ne revit jamais Dobby. Et vous seuls savez pourquoi.

 

 

 

 

Commentaires

1. Le 16 oct. 2020, 23h41 par Maela

Pauvre Dobby qui pensait être un elf libre... Super article Côme !

2. Le 17 oct. 2020, 22h51 par Cami

C'est hyper triste pour Dobby mais tellement conte d'halloween, j'aime tellement. C'est clairement une histoire qu'on se raconte au coin du feu en faisant peur aux plus petits. Bravo Côme!

3. Le 19 oct. 2020, 13h15 par Côme

Merci <3

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet