C'est pas du Gospel pur

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Aileen, Alysone et moi avons trouvé dans le thème "Les 12 travaux de Serpentard" l'excuse ultime pour regarder une énième fois Hercule, le dessin animé de Disney. Et parce qu'on ne pouvait tout simplement vous bombarder de blagues, tout aussi hilarantes qu'elles soient, nous allons donner l'illusion du contenu en comparant l'interprétation du mythe d'Hercule par Disney et la mythologie grecque. 

Tout d'abord, notons que la version française fait état des noms des dieux en Grec (Hermès, Zeus, Héra...) alors qu'elle utilise le nom romain d'Hercule au lieu de son nom grec, Héraclès. 

Ensuite, parlons de l'arbre généalogique de notre héros, qui est bien plus compliqué que celui figurant dans le dessin animé, bien qu'il soit déjà bien gratiné. Non, ni Héraclès ni Hercule ne sont les fils d'Héra et de Zeus. Ils sont les fils de Zeus et d'une mortelle. Héra, loin d'être une maman très tendre (rappelez-vous qu'elle a envoyé Dionysos tout en bas de l'Olympe en le jetant littéralement par la fenêtre), aurait même envoyé des serpents tuer le bébé, en ayant ras la pâquerette de son mari infidèle. Seconde incohérence, car c'est bien Hadès le méchant de Disney, mais dans la mythologie gréco-romaine point de manichéisme : tout le monde il est méchant et puis c'est TOUT. 





D'ailleurs en parlant de ça, vous saviez qu'Hercule s'est vu obligé d'accomplir ces douze travaux parce qu'il avait tué femme et enfants dans un coup de colère (ne faites pas ça chez vous) ? L'Olympe n'était pas hyper chaude pour laisser un demi-dieu surpuissant décimer tout le continent à la moindre contrariété, et ça se comprend. Ironie du sort, une fois ses travaux achevés, Hercule se voit revêtu d'une peau de lion imbibée de sang de centaure par sa femme trompée et jalouse qui espérait le voir revenir auprès d'elle... et qui le tua par accident. Voilà voilà. La mythologie gréco-romaine est décidément un monde dans lequel la Chambre des Secrets n'est que 9ème dans la liste des pires idées trouvées bourré en soirée.





Pour parler un peu des personnages secondaires, évoquons les tas informes et absolument pourris que sont les Moires, ces nanas à l'haleine certainement épouvantable. Rappelons qu'elles ne sont pas trois vieilles sorcières qui se partagent un seul œil mais les trois filles de Zeus et de Titanide. Par contre elles ont bien un seul œil. Voilà. On aurait préféré que ce soit l'inverse I guess.

Il se trouve qu'elles ont prédit à Hadès que le fils de Zeus empêcherait sa prise de pouvoir. Le dieu des enfers ne trouve alors rien de mieux que de rendre mortel Hercules... qui normalement l'est déjà, car né d'un dieu et d'une mortelle, il n'est qu'un demi-dieu (ah le nul). Il ne brille donc pas. Car oui, nous ne l'avons pas encore précisé mais chez Disney, les divinités sont aussi brillantes que le soleil. Sans doute pour qu'on les reconnaisse. Comme si leur couleur de peau, du jaune au rose vif en passant par un bleu assez peu seyant, ne suffisait pas pour cela. Notons que retrouver un bébé fluorescent dans la nuit de sa disparition aurait dû couler de source, comme quoi avoir un bébé gyrophare ne sert à rien, à part peut-être à attirer des moustiques et à faire des économies de veilleuse (pro tips pour les parents inquiets). 





En plus d'avoir un bébé brillant de mille feux, Disney nous fait une petite recette improvisée d'un poney ailé qui deviendra alors Pegase. Zeus fait un petit mélange de cirrus, de nimbostratus et de cumulonimbus pour donner vie à cette superbe créature et l'offrir à son fils, Hercule (ne faites pas ça chez vous). Un peu gros comme cadeau pour un bébé, non ? Mais c'est peut-être de là que vient l'humour et la dose de piment de Pégase. A moins que cela ne lui vienne du gros coup sur la tête qu'il se prend littéralement 5 secondes après sa naissance. Sauf que dans la mythologie, il n'était pas le compagnon d'Hercule mais celui de Bellérophon, un autre héros, qui finira en constellation par Zeus. Il n'est d'ailleurs pas issu de relations cosmiques entre des nuages tendres et chastes mais de l'amour de Poséidon pour une jument, dont on espère qu'elle avait d'aussi belles fesses que Pégase lui-même.





Par chance, on évite de subir les infidélités de Zeus dans le film, ça aurait été biiiien trop long et biiiien trop gênant. Et ça nous aurait sans doute coupé un peu du temps d'écran des Muses, ces compagnes d'Apollon représentant les arts et qui sont dans le dessin animé de merveilleuses femmes aux voix enchanteresses. Elles sont au nombre de cinq dans le Disney mais neuf dans la mythologie. Trop de choeurs ? trop de fabulosité pour ce dessin animé ? On déplore cette décision, et on veut un spin off. 




Ensuite, on nous glisse qu'il convient de mettre en doute l'idée que les héros grecs vendaient des goodies qui couinent à leur effigie. Certes, mais ça n'en reste pas moins très dommage, car vous vous doutez bien qu'Amphitrion avec des "Air-Herc", ça a quand même une sacrée gueule. 





À propos de gueule, les enfers en prennent un sacré coup dans ce dessin animé, qui les représente comme une sorte de pensine dégoûtante pour les âmes des gens morts. Finis les subdivisions complexes entre les personnes chouettes, les bofs et les gens qui ont franchement abusé, tout le monde finira apparemment dans une sorte de ragoût infâme de gens décédés, thermostat 7. On a vu plus chouette comme conception de la mort. 





Mais là, les connaisseurs du mythe se posent une question. Héraclès ? Les Enfers ? Ce n'est pas Orphée qui y va ? Car enfin, à part pour capturer le toutou d'Hadès, notre héros n'a rien à y faire. Mais encore une fois, les scénaristes ont pris une petite liberté fantaisiste. Et ici intervient un truc un peu à la Jésus si vous voulez, dans la mesure où Hercule pour devenir un dieu meurt symboliquement (en allant aux enfers) pour revenir à la vie sous une forme divine. Et il ramène dans son sac une belle jeune femme qui n'a rien à faire là ! 
 


Et voilà, en quelques ingrédients vous avez votre film, avec sa dose d'action, d'amour et, surtout, de chansons. Car un Disney sans musique, ce n'est pas un Disney. Et puis, celui-ci est presque fidèle à ce qu'on raconte depuis des centaines d'années.
 

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Commentaires

1. Le 16 févr. 2019, 17h07 par Tack

A cause de vous, je vais re-re-re-re-regarder Hercule…

2. Le 17 févr. 2019, 22h42 par Cami

J'ai adoré cet article sur un disney que j'aime beaucoup. Et même si Disney a abusé du mythe, je chanterai toujours avec autant de plaisir la chanson de Meg (a)

3. Le 18 févr. 2019, 00h00 par Camille

NON NON JAMAIS JE NE LE DIRAIS NON NON

Excellent travail de fond sur cet article, bravo !

4. Le 18 févr. 2019, 00h07 par Cha

On sens le travail de cet articles, j'avoue que je comprend pas tout parce que je m'y connait absolument pas mais la lecture était agréable (a)

Et je kiff l'illustration *-*

5. Le 18 févr. 2019, 12h41 par Hellya

Il y a vraiment de la cherche et c'est super de voir ça, en plus la comparaison entre les deux est plutôt sympa mih. Et puis la bannière mérite largement un bravo !

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