Père Salazar, racontes nous une histoire

Minuit. L'heure des sorcières. Au fin fond du château, une réunion extraordinaire a lieu, regroupant trois sorciers d'exception. Helena, Rowena et Godric, tous réunis dans le bureau de la Direction, pensant Salazar gentiment assoupi, ignorant tout de ses capacités et de sa rouerie.

L'heure est grave. Les trois fondateurs du château Poudlard viennent de se rendre compte du danger que représente leur compère. Un danger, non pas pour l'école, ni les élèves ; mais pour eux-mêmes, pour leur Maison. Salazar Serpentard, grand mage aux capacités sans pareil, était sans conteste l'homme le plus malin et ambitieux qu'eurent connu les trois autres sorciers et sorcières. Son amour pour la sorcellerie et sa recherche de la perfection faisaient de lui un excellent professeur, malgré son côté irascible puisqu'il obligeait sans cesse ses élèves à redoubler de volonté, repoussant leurs limites.

Tous ceux présents dans ce bureau étaient d'accord pour le dire, il était l'un des meilleurs ; si ce n'est le meilleur. C'est pourquoi il devait partir. Sa Maison, guidée par un homme pareil, deviendrait un obstacle pour la progression des autres maisons. Une maison d'élite, de vainqueurs, destinés à de grands avenirs. Mais comment discréditer cet homme ? Par la chose la plus simple au monde : la calomnie, en ternissant l'image du fourchelang.

Il était de notoriété publique que Salazar avait un passif plus que compliqué avec les moldus, et cela se faisait ressentir dans la sélection des élèves de cette Maison. Ainsi, après une nuit de messes basses, Helena, Rowena et Godric scellèrent leur alliance : ils feraient partir Salazar, de son plein gré bien qu'à contrecœur. Il quitterait cette école qu'il a bâtie, non pas pour le bien des élèves, ni même celui de l'école : mais à cause de la peur du lion, du blaireau, et de l'aigle.

Alerté par ses alliés à écailles, les serpents de l'ombre, Salazar fut mis au courant. Il sut tout de cette conspiration, et les noms des conjurés le blessèrent, au plus profond de son être. Car malgré ce que peuvent dire les livres d'Histoire : il s'agissait d'un homme, trahit par ses amis. Ainsi, dans le plus grand secret, il entreprit de laisser une trace de sa présence dans l'école. Une chambre gardée par l'être le plus puissant qu'il connaissait après l'Homme, serait prête à accueillir toutes personnes suivant ses préceptes : une vie sous le signe de l'ambition, la perfection, et la volonté d'aller plus loin.

Quelques semaines plus tard, cela ne se fit plus attendre : Godric fit de lourds sous-entendus en plein banquet, laissant entendre le caractère raciste du recrutement de Salazar, ne se souciant pas des traumatismes vécus par le sorcier lors de la chasse aux sorcières. Aux termes de coups de sang, et d'une nuit agitée, Salazar quitta le domaine de Poudlard, sa Chambre prête à accueillir les élèves les plus rusés et ambitieux.

Ainsi, Poudlard devînt une institution du Monde Magique britannique, au même titre que le Conseil des Sorciers, qui deviendra le Ministère de la Magie. Les directeurs purent écrire l'Histoire, et ne se privèrent pas de documenter le départ de Salazar… Selon la vision des conjurés. Ces derniers avaient réussi à salir, ternir, le nom de Serpentard, y associant l'idéologie du sang-pur au point que cela devînt une fausse vérité générale, reprise par les descendants de Salazar lui-même. Les Gaunt, crédules et ne s'étant jamais rendus à Poudlard, ayant grandis en marge de la société magique, crurent aveuglément ces dires infondés qui n'avaient servis qu'à discréditer le rusé. Cela entraîna un chaos historique, résultant sur les guerres de sorciers du vingtième siècle.

Par deux fois, la chambre des secrets fut ouverte, mais détournée de son but originel : un espace dédié aux élèves malins et ambitieux, gardée par une créature d'exception. Non. Tom Jedusor, élevé dans une idéologie issue d'un mensonge, corrompit le Basilic afin d'en faire une arme.

Aujourd'hui encore, la peur de la Maison Serpentard se fait ressentir : les Maisons se liguent pour rappeler que les pires sorciers de l'Histoire anglaise provenaient de leurs couleurs. Cependant, aujourd'hui encore, le postulat de départ n'a pas changé, malgré tous ces efforts. La Ruse et l'Ambition dépassent le Courage, la Loyauté, ou la Sagesse ; les transformant en Peur, Trahison et Bêtises.

 

 

 

 

Commentaires

1. Le 16 août 2019, 21h23 par Cami

Très bon article qui se lit comme une bonne histoire avant d'aller se coucher.

2. Le 16 août 2019, 22h19 par Physio de la Vega

Je me suis vu comme un gamin de cinq ans qui écoute les histoires de mon papy, c'est génial ahah

3. Le 18 août 2019, 17h01 par Ellana Spleen

Ooh j'adore *o*
J'ai eu l'impression de me retrouver en enfance, lisant un conte avant de m'endormir, c'est agréable (a)

(j'ai la chanson de père castor en tête maintenant o/ )

4. Le 19 août 2019, 14h40 par Lume

Toujours aussi doux Tack avec ton style efficace et si agréable à lire... sois mon papy <3

5. Le 20 août 2019, 20h37 par Kathleen Kye

Pourquoi quand j'ai lu "père Salazar" J'ai pensé à Père Castor ? '-'

6. Le 20 août 2019, 20h38 par Kathleen Kye

Bah c'est malin j'ai le générique dans ma tête maintenant '-'

7. Le 20 août 2019, 21h23 par Ahlem

L'idée du titre est partie de là eheh, ce que j'aime ces histoires Tack *.*

8. Le 23 août 2019, 12h05 par Camille

Tu écris très bien Taki Taki <3

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