Père Salazar, raconte-nous une histoire

Il fut un temps, sur une île non loin de l'actuelle Grèce, vivait une sorcière. Une sorcière d'une beauté sans pareille à tel point que tous cherchaient à la charmer, la conquérir. Ce comportement, des plus dégoutant, n'était pas du goût de la magicienne qui se coupa du monde, usant de nombreux sorts pour s'offrir le luxe de la solitude.

Isolée sur son île depuis de nombreuses années maintenant, sa beauté resta cependant épargnée, mais voilà qu'elle se languissait de la compagnie masculine. L'amour lui manquait et elle sentait d'ores et déjà son coeur s'assécher. C'était là sans compter sur l'intervention des dieux que les moldus vénéraient. Un bateau, à l'équipage des plus masculins, acosta. Se remémorant les arts de vivre et de la table, elle accueilla alors ces invités surprises dans son palais que ses connaissances occultes lui permirent de bâtir sans efforts.

Alors qu'alcool et nourriture foisonnaient sur la table, Circé sentit cette force en elle, ce désir, disparaître petit à petit alors que les hommes autour de la table s'empiffraient, voulant se repaître après des jours de disettes sur les eaux. Les yeux de la femme, ceux-là même qui étaient pleins de bonheur et retrouvant cette compagnie inespérée, tombaient maintenant sur des mentons velus dégoulinants de sauce. Une mine de dégoût se dessina sur le visage de la mage.

S'éclipsant, la sorcière se rendit dans un patio faiblement éclairé par des rayons de lune fugaces, jouant à travers de sombres nuages. Observant la course d'un nénuphar sur une étendue d'eau artificielle, elle eut soudainement le souffle coupée quand une main rugueuse se posa sur son épaule. Un souffle chaud caressa sa nuque.

Ce souffle fut rapidement accompagné de quelques mots barbares, quelques mots salaces et des plus crus. La sorcière usant des bonnes manières avec lesquelles elle avait été élevées, refusa ces avances, mais rapidement, d'autres mains rugueuses surgirent des ombres. L'équipage, qui avait su vanter ses actes héroïques, avait fini son repas. La panique gagna l'esprit de la mage qui sentit dans son coeur des picotements, et sur sa robe, des mains indélicates. Ils étaient plus nombreux, plus forts… et plus ivres de vin et de désir. Forte de ses charmes et de sa ruse, la sorcière repoussa délicatement le chef du groupe, avant de faire une proposition qu'ils ne pouvaient refuser.

Faisant apparaître une nouvelle cruche, de Cycéon cette fois, et sous prétexte d'aller se préparer, se rendit dans sa chambre. De cette dernière, elle ressortir armée d'une baguette. Le mélange de vin et de gruaux terminé par les hommes, ces derniers reprirent leur pensées lubriques, dégoûtant toujours plus la femme qui se remémora pourquoi s'être rendue sur cette île déserte de toute trace humaine.

Alors qu'un premier se jetait sur elle, voulant certainement la plaquer au sol, une volée d'éclairs dorés vinrent perturber la nuit, avant qu'un silence pesant ne reprenne le dessus. Circé était dressée, seule, toujours entourée de porcs, la seule différence était que maintenant, leur queue était dite "en tire-bouchon".

Aujourd'hui, les moldus content l'histoire d'une femme-sorcière ayant maudit un équipage avant de leur rendre leur liberté. Parmi eux un certain Ulysse. Mais les moldus n'ont jamais su distinguer mythes et réalité…

 

 

 

 

Commentaires

1. Le 18 nov. 2019, 16h13 par Opale Masquée

Cet article est tellement bien écrit, j'adore j'avais même pas reconnu ton style Archie, shame on me. Bref on comprends pourquoi la brigade d'élite de P12 s'appelle la Brigade Circée maintenant héhé *-*

2. Le 19 nov. 2019, 21h48 par Cami

Un des meilleurs épisodes de cette chronique, j'aime beaucoup Circé! Bravo Tack!

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