Père Salazar

Une porte claqua, résonnant bruyamment dans ce couloir de pierres froides. Un château-fort que peu connaissaient, personne même peut-être. Quoiqu'il en soit, il s'agissait du château de Grégory, dit le Hautain. Ce surnom, il l'héritait de son père, un sorcier orgueilleux qui avait obtenu sa place à la cour du Roi Richard en défiant nombre d'autres adeptes des arts occultes. Il les avait tous battus, et il avait été maître de ce petit domaine, où il vécut avec son fils, jusqu'à son décès. Maintenant, Grégory vivait seul ici, dans ce grand château, où les jours semblaient ne pas se finir.

L'ombre de son père flottait partout autour de lui, partout où se voyait la solitude et le nom qu'il lui avait infligé. Même le village voisin l'évitait, par peur. La peur de ce sorcier et de ses capacités. La peur de l'inconnu. Encore pourrait-il réussir en amour, mais Dame Nature lui avait fait don d'un physique ingrat, difforme. Avait-il été maudit ? Comme pour compenser ces handicaps, le Hautain était doté d'une intelligence et d'une habilité à la préparation de décoctions magiqued hors pair ! Et il allait pouvoir le prouver. La chance frappa à sa porte.

- OUVREZ ! SUR ORDRE DU ROI RICHARD !

Ouvrant les portes d'un mouvement de baguette, il accueillit un roi blessé, porté par quelques soldats, une flèche lui traversant le torse.

- Le Roi nous a indiqué votre demeure, guérisseur, alors guérissez !

Indiquant son laboratoire de potions, Grégory jeta hors de ses pattes ces moldus encombrants et entama la préparation de ses recettes si mystérieuses. Mais alors qu'il s'apprêtait à donner à son sire le remède à ses maux, il s'arrêta un instant. Face à lui, dans une minuscule carapace de tortue, un cataplasme. Une pommade.

Cette pommade, il l'avait testé sur quelques moldus de passages dans la région qu'il avait "accueillis", et ils en étaient tous ravis ! Il avait découvert que ce cataplasme créait une sorte de simili d'amour, ou, de moindre manière, d'affection.

Son regard passa alors du régent à cette pommade, puis il céda. Adieu solitude, adieu ennui morose ! Ami du roi, il pourrait retrouver une vie sociale, et peut-être même, s'arracherait-il à ce nom de "Hautain" et à l'ombre de son père ! Appliquant une dose généreuse du cataplasme sur le moldu, il termina par la suite de le guérir.

Le lendemain, il se retrouva, en compagnie d'un contingent de soldats, sur la route de la capitale. Et voilà, il resterait dans l'Histoire pour avoir vaincu la solitude… ou pour avoir créé une pommade jouant sur les sentiments des gens. Tout dépend de comment on raconte cette histoire.

 

 

Commentaires

1. Le 17 déc. 2019, 01h55 par Ahlem

Ce talent Carlisle pfhoui tu m'épates !

2. Le 19 déc. 2019, 11h09 par Vivi

Uhhh, frisson.

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