Pile, Face, ou la Pièce ?

Profitons de La Saint-Valentin. Et si on parlait un peu de nous ?

Nous sommes des enfants, des adolescents, des adultes, des frères, des soeurs, et même parfois des parents, des orphelins, des adoptés, des grands, des petits, des beaux et des moches, des moyens même, ou encore des familles, des communautés, des groupes, une société. Nous sommes des grands fans de la saga, ou des petits, parfois des moindres. Nous sommes des Serpentard, rusés, ambitieux, fiers, malicieux. Mais nous sommes un peu Poufsouffle, un peu Gryffondor, et un peu Serdaigle. Avant tout, nous sommes, des êtres humains. Doués de logique, de créativité, de sentiments, du meilleur, comme du pire. Dans les bons moments, comme dans les mauvais. Nous sommes des humains, doués de compréhension, d’émotion, de trahison, d’atrocité, de manipulation.

 

Imparfaits. Pardonnés ?

 

Notre esprit divague entre deux mondes subjectifs et ne retrouve pas toujours son chemin. Et même, parfois, nous décidons de faire des choses sans vraiment comprendre, sans vraiment apprendre. Il arrive que notre bestialité nous rattrape pour nourrir nos côtés les plus obscurs et il arrive que le petit ange sur notre épaule fasse son travail, et nous arrête en chemin.

 

Qu’est-ce qu’on ferait sans conflits ?

 

Sans conflits. Dans une éternelle lumière on vivrait, de bonté, de pain et d’eau fraîche. On vivrait en paix. Et la plupart du temps c’est le cas, non ? On essaye d’être agréable envers les personnes à qui on tient, et pas désagréable avec les personnes qu’on apprécie moins. On enchaîne les bonnes actions, les petits services, les petites attentions, on se sent bien, utile. On se dit qu’on est quelqu’un de bien, qu’on répand le bien.


Et puis, d’une certaine manière on est récompensé, déjà par notre conscience qui nous dit qu’elle est très fière de nous, comme quand on arrive à aller au sport 4 fois par semaine. Elle nous dit qu’on a aidé des gens, qu’on a été là pour eux, que c’est important. Et puis, on est récompensé par les autres, qui eux aussi nous aident, nous remercient, et avec le sourire en plus ! C’est gratifiant de se sentir utile, de se sentir aimé, apprécié. Et c’est appréciable d’être entouré, considéré, ou encore de ressentir l’appartenance à un groupe, à une communauté. Mais pour certains, un monde sans conflit, paisible, blanc immaculé, représente un idéal qu’on atteindra jamais. Et pourtant... Quand tout va bien, on se dit que forcément une bombe va nous frapper de plein fouet et éteindre cette pièce si rayonnante. Aucun présage, mais on se prépare tout de même à la recevoir, comme cette lettre que l’on attend depuis longtemps. Ne serait-ce pas parce que d’un côté, on le voudrait ? Même lorsque tout va bien, on arrive à se plaindre de choses insignifiantes qui demain n’auront aucune importance. Peut-être parce qu’on en a tout simplement envie ?


Et puis, on finit par s’ennuyer. Notre esprit a besoin de stimulation perpétuelle. S’enfoncer dans cet ennui et s’y complaire serait en soi une défaite, un abandon de liberté. Le plaisir, la gentillesse ou le partage sont certes des choses qu’il est bon de côtoyer un temps, mais ce n’est pas suffisant à long terme.


Nos plus bas instincts vivent en nous. Ils veulent se nourrir, ils veulent sortir et empiéter sur le reste ; ils veulent le pouvoir, la domination, la supériorité. Mais ils font partie de nous. Le petit démon est toujours là sur l’épaule, à dire des phrases comme “Et si.. “, “Tu pourrais…”, “Prends le pouvoir.. prends.”. On s’efforce de résister à cette tentation, celle de blesser, manipuler, trahir, qui nous fait nous sentir bien, mais qu’on finit par regretter. Nous nous sentons forts, supérieurs et il nous arrive de ne pas vouloir que cette soif de puissance s’évapore.


L’autre aussi, la ressent. Lui aussi, ses bas instincts lui font de l’oeil. Et lui vous répond “Pourquoi t’as fais ça ?”. Et lui s’en va le plus loin possible de nous... Parce qu’il a mal. Et surtout parce qu’il ne veut plus jamais avoir mal. Du moins, c’est ce qu’il croit ; vient un moment où nous avons trop fait le mal, trop fait souffrir, et la seule amie qu’il nous reste est la solitude.


Qu’est-ce qu’on ferait, seuls ? L’homme, créature sociale en recherche constante de domination, peut-il réellement asseoir son pouvoir sur une assemblée vide ? Peut-il encore satisfaire sa profonde envie de pouvoir une fois après que son public ait déserté ? Alors, une fois que le grand méchant se retrouve seul, les gentils se réunissent pour passer du bon temps entre eux, entre amis. Débarrassés de la menace que représentait cet être de domination, ils peuvent enfin vivre en paix. Est-ce réellement ainsi que cela se passe ? Y’a-t-il d’un côté ceux qui souffrent, et de l’autre ceux qui font souffrir ?


Une catégorie n’arrivera jamais à définir un être humain dans son intégralité. Celui-ci ne pourra jamais être uniquement blanc, ou noir. Tout comme il ne pourra jamais être seulement bon, ou mauvais. Ressemblerions-nous, alors, à des codes barres ? Et puis quand on passe le décodeur infrarouge, ça fait bip, et le prix s’affiche ? “Oh toi tu as trahis ta meilleure amie, 10,5€”. “Par contre toi tu as toujours été gentil avec ta grand-mère : 50€”. Cela paraît totalement irréaliste, mais c’est pourtant représentatif des jugements qu’on porte au quotidien.Puisque nous sommes tous gris, d’une nuance unique pour chacun, pourquoi construisons-nous l’illusion que l’autre est entièrement blanc ou complètement noir ? Et quand la réalité refait surface, nous sommes désarçonnés. Nous n’y croyons pas.

Une action ou une parole ne pourra jamais définir un être humain dans son intégralité, tout comme un passé ne pourra jamais le faire. Je le sais, tu le sais, il le sait, vous savez, ils le savent. Nous le savons. Telle est notre conjugaison.

Nous payons nos erreurs, à chaque instant. Au travail, en amitié, en amour, comme sur Poudlard12 ou à Serpentard. Rejet, humiliation, solitude, isolation, culpabilisation, isothermie, dégoût, dystopie, déprime. Et pourtant, on continue d’en faire, encore et encore. Et on apprend, parfois dès la première erreur, et parfois au bout d’une centaine. Quand on fait une erreur, on s’en rend compte toujours trop tard. On aimerait tous pouvoir revenir en arrière. Défaire, refaire. Comme pour une vidéo dont on peut modifier le message, l’ordre, les images, les musiques, les ressentis, on voudrait pouvoir retoucher nos défauts et nos envies. En quelque sorte, ce serait conserver une emprise sur nous-même et sur les autres.

Mais penser qu’on peut exercer ce contrôle permanent est irréaliste. Il faut parfois lâcher prise, accepter de s’en remettre au jugement de l’autre. Il peut alors décider de pardonner. S’il ne peut oublier complètement, il peut tenter de passer outre, ou bien à la mémoire des jours heureux passés ensemble, ou bien à l’espoir qu’ils reviennent. Et lorsque c’est à nous de pardonner, lorsque c’est l’autre qui remet son sort entre nos mains, nous avons le devoir de le manier avec précaution et d’écarter la rancoeur en surface. Nous devons toujours nous mettre à la place de l’autre, car nous pouvons tout comprendre, avec un peu de volonté. Nous pouvons concevoir que nos paroles peuvent blesser, comme on peut entendre que quelqu’un n’a pas voulu être blessant. Faut-il encore que nous le voulions.

C’est difficile, de dire la vérité. Encore plus de devoir la subir. Et plus encore de se sentir vulnérable devant elle, comme un glaive qui vient s’abattre sur notre illusion protectrice. Cette piètre mise en scène soignement créée par nous-même, ayant pour unique objectif de nous sentir confortable, peut être balayée d’un seul mot. Et ce, parfois parce que cette même vérité est alimentée par des sentiments bien plus complexes, comme la honte. Mais pourquoi, par Salazar, devrions-nous avoir honte de nos ressentis ? Pourquoi avons-nous honte de quelque chose qu’autrui peut comprendre ? Qu’autrui a déjà ressenti ? Ou qu’il a même déjà fait ?


Vivre dans le paraître ou vivre dans la vérité ? Vivre dans le semblant, ou vivre dans la sincérité ? Vivre comme un être humain, ou comme une machine ? Vivre en apprenant à se contrôler ou vivre dans la désinvolture ? Faire un choix ou maintenir un équilibre ? Peut être, faire le choix de maintenir l’équilibre. Peut être, faire le choix de s’accepter, pour accepter les autres. Peut être communiquer pour comprendre. Comprendre, pour accepter. Accepter, pour avancer.

 

Que sommes-nous sans les autres ?

 

Nous nous reflétons les uns dans les autres, et nous ne cessons d’apprendre en nous regardant dans ce miroir qu’est la dualité. Nous sommes un, mais nous sommes plusieurs. Nous sommes tous importants, nous avons tous notre individualité, nous sommes tous pareils comme uniques en même temps. Mais avant toute chose, nous sommes une famille.

 

Une famille se déchire parfois, mais elle se pardonne ; même si ça prend du temps.

 

PS : Nul besoin de commenter, si votre intention n’est pas d’émettre votre sincérité.
Signé : La team K.

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

1. Le 18 févr. 2020, 13h11 par Hellia

Très bel article qui véhicule un message fort. GG à la team K pour leur travail et leurs bonnes intentions. Et pour ne rien gâcher, les illustrations sont beaucoup trop belles !

2. Le 18 févr. 2020, 13h19 par Cha

Je trouve cet article absolument magnifique autant au niveau de l'illustration que au niveau du contenus. J'aime énormément le message qui est véhiculé et c'est vraiment hyper bien écrit, beau travail ! :3

3. Le 18 févr. 2020, 13h19 par Cha

Je trouve cet article absolument magnifique autant au niveau de l'illustration que au niveau du contenus. J'aime énormément le message qui est véhiculé et c'est vraiment hyper bien écrit, beau travail ! :3

4. Le 18 févr. 2020, 14h23 par Cami

Un beau message j’espère qu’il sera entendu par tous, et compris !
Et super cool les petites illust au milieu la, j’aime beaucoup !
Un beau duo la team K

5. Le 1 mars 2020, 18h34 par Carrie

La puissance de cet article !

6. Le 5 mars 2020, 08h45 par Kazga

Merci beaucoup !

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